J’ai longtemps pensé que écrire était un outil d’art et de création – ou un outil de travail. Etant petit, j’ai passé des heures à écrire des textes. J’ai par la suite progressivement arrêté – comme si, après mes études dans un domaine différent, j’avais réalisé qu’écrire n’avait que peu de sens, n’étant aucunement aligné avec mon choix de carrière.
En réalité, écrire est une forme de thérapie, et un champ fertile pour développer ses idées. Ne pas écrire pendant un moment a asséché mes pensées. Ces idées qui occupaient mon esprit étant gamin, ces grandes questions que tout le monde se pose et auxquelles chacun fini par trouver une réponse, adéquate ou non, n’étaient plus à l’ordre du jour. il n’y a pas de fin à regarder le monde avec l’oeil d’un enfant, constamment émerveillé, prêt à tout remettre en question. Ecrire est une manière d’éviter de tomber dans le piège de la routine, d’arrêter de se questionner.
Dans cinquante ans, je ne veux pas me réveiller avec le sentiment d’être passé à côté des plus belles réflexions que j’aurais pu faire. Je ne veux pas me retrouver coincé dans les sentiers battus construit par nos sociétés et qui semblent si faciles prendre.
Ecrire est une forme de rébellion. Une manière de mettre du bois sur le feu de son esprit critique. Rester affamé pour la nouveauté, prêt à affirmer ses idées – ne serait-ce que à soi-même – tout en acceptant la critique, ne peut se faire sans un médium qui permet de sauver ces traits d’esprits et de les digérer, de les relire, et de les ajuster. La digestion mentale est active, pas passive. On peut passer des heures à apprendre sans développer l’esprit critique nécessaire pour avoir le recul de faire des choix qui nous appartiennent vraiment. Même des métiers hautement qualifiés peuvent exister sans demander de penser par-delà les sentiers battus.
J’ai donc décidé de me rebeller. Sur tout et rien. D’écrire cette rébellion de manière à la rendre tangible et de lui permettre de survivre.
Soyez donc avertis. Ce livre de bord est bordélique, mal réveillé, énervé, et pas toujours objectif.
Comments by Mathieu Maender